C’est l’histoire d’une bande d’amis (2 couples et 1 célibataire) qui avait un projet collectif : acquérir une bâtisse pour en faire un lieu de vie commune. Chacun y aurait son espace personnel mais aussi des espaces qu’ils pourraient partager avec d’autres. Ce n’est pas banal comme démarche, alors vous devez bien vous demander qui sont ces audacieux. Ces personnes gravitent dans le milieu artistique, social ou médical. Du projet à l’aboutissement, qui que vous soyez, le chemin est souvent tortueux. Face à cette demande atypique, les agents immobiliers et autres marchands de biens sont plutôt réticents. Ils s’effrayent déjà d’une supposée complexité dans le montage financier. Les choses traînent, les propositions ne correspondent pas, tout le monde perd du temps. Et puis quelqu’un, on ne sait plus qui du groupe, propose d’envoyer tout simplement des courriels aux mairies des villages convoités. Ah oui, autre point important qui n’a pas été signalé, il s’agit de trouver un bel espace au calme et au vert, une villégiature bucolique en somme. Les amis ne veulent pas s’installer en ville, là où ils vivent déjà depuis trop longtemps peut-être. Leurs échappées extra-urbaines leur ont donné le goût de la campagne alsacienne, comme on les comprend !
À la recherche du bien perdu
Adresses @ collectées, mails rédigés, , « enter » voilà c’est envoyé, il n’y plus qu’à attendre, il n’y plus qu’à espérer, il n’y plus qu’à … voici déjà des réponses ! Négatif, désolé, non, pas pour l’instant… désespoir… Il n’y a-t-il pas de place pour eux en ce bas monde ? C’était sans compter sur leur bonne étoile et une opportunité qui se présentera à eux en temps voulu.
A Westhoffen, en 1846 (1), la république de Napoléon fait bâtir et inaugure une école communale rue Birris (pour remplacer celle sur la place de l’église protestante St Martin) qui verra passer toutes les générations du village jusqu’en 2005 ; date à laquelle il sera décidé de créer une extension à l’école élémentaire de 1874 (2), allée des tilleuls, derrière l’église catholique, pour rassembler le cycle scolaire en un même lieu. Par la même occasion, le bâtiment d’origine bénéficiera d’une belle restauration du sous-sol à la faîtière, on peut le dire. Et l’école de la rue Birris alors ? Qu’en fait-on ? Au final, la solution la plus simple, la plus raisonnable et la plus économique sera de mettre en vente l’ancienne école par un marchand de biens mais… c’était sans compter sur l’originalité de la demande reçue quelques temps avant ! 5 jeunes personnes, dynamiques, créatives, avec des projets, voilà de quoi ré-orienter la décision du conseil municipal qui préférera, elle aussi, cette opportunité.
Un nouveau souffle pour une ancienne école
Cette ancienne école, encore en cours de travaux de réfection et de réaffectation (appartements, ateliers), pourra voir ponctuellement ses portes réouvertes au public. Marie Hattermann, la première à avoir visité le bâtiment en 2014, anime une compagnie de marionnettes « Du ciel entre les oiseaux » et pense pouvoir proposer ces représentations au sein de la maison de temps en temps. Une chose est sûre, c’est qu’une des grandes salles du bas sera dédié à un atelier qu’elle partagera avec Caroline Briemel, sa complice de toujours, qui est pour sa part costumière à l’Opéra du Rhin. A proximité, Antoine s’adonnera à l’illustration 3D, sa spécialité. Actuellement le nez dans les travaux, on imagine tout ce petit monde foisonnant d’imagination et ayant à coeur de se constituer un habitat partagé, soit, mais où chacun trouvera son espace.
Pour la fête des cerises 2016, vous avez peut-être eu l’occasion de revenir dans ces locaux, encore familier, puisque la joyeuse bande avait ouvert leur cour où vous pouviez discuter avec eux en mangeant un morceau. Un bel exemple de retour à la ruralité dans un esprit d’ouverture et de partage.
1 et 2 – « Westhoffen : traditions et temps présent » – Volume II P112 – Editions COPRUR
Merci au Cercle d’Histoire de Westhoffen pour son concours
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